Culturel
Retour29 novembre 2024
Kim Desormeaux - kdesormeaux@medialo.ca
Le Festif ! à l’École se rend à Mascouche
©Marie-Mike
Calamine, rappeuse.
La tournée Le Festif ! à l’École, volet éducatif du célèbre festival Le Festif ! de Baie-Saint-Paul, poursuit sa mission d’inclure la musique dans les écoles. En 2024, cette tournée visite des établissements dans 13 régions du Québec, et l’école seconde Le Prélude de Mascouche a eu l’honneur d’accueillir la rappeuse Calamine le 26 novembre.
Cette initiative, qui a fêté sa huitième édition cette année, permet à des jeunes de découvrir une diversité d’artistes québécois dans un cadre scolaire. Selon Clément Turgeon, directeur général de l’organisation, la tournée est d’abord née de la volonté de rapprocher la musique de la jeunesse québécoise.
Pour lui, il est primordial d’offrir aux jeunes l’opportunité de découvrir des artistes locaux qu’ils n’auraient peut-être pas la chance de voir autrement :
« Il y a beaucoup de jeunes qui n’ont pas accès à des spectacles ou à la possibilité de voir des artistes de près. C’est pourquoi cette tournée est essentielle, elle permet de sortir de la scène urbaine pour aller à la rencontre de jeunes dans des régions qui, autrement, n’auraient pas accès à cette culture ».
Le projet propose bien plus qu’un simple concert. En effet, des ateliers d’écriture, des conférences et des discussions avec les artistes complètent cette immersion dans l’univers musical québécois. M. Turgeon précise que l’aspect éducatif est tout aussi central dans cette démarche.
« Les discussions avec les artistes, leurs parcours inspirants et les ateliers créatifs motivent les jeunes, qu’ils soient passionnés de musique ou non. C’est un moyen de les éveiller à la créativité et à la musique d’ici ».
Il ajoute qu’avec « la montée des plateformes de musique en ligne, la musique québécoise se retrouve souvent en concurrence avec des artistes internationaux. Nous avons voulu que ce projet soit une réponse à cette influence, en offrant aux jeunes un accès privilégié aux artistes qui viennent de leur propre culture. »
Sélectionner des artistes inspirants
Les artistes qui participent à la tournée sont choisis non seulement pour leur talent, mais aussi pour leur capacité à inspirer et à engager les jeunes. La diversité est au cœur du projet, et l’organisation veille à offrir une large représentation des différentes facettes de la scène musicale québécoise.
« On essaie de faire découvrir des artistes moins commerciaux, ceux qui ne sont pas forcément médiatisés à grande échelle, mais qui ont des parcours inspirants et des messages qui résonnent auprès des jeunes. Nous voulons qu’ils voient qu’il existe une diversité d’artistes qui leur ressemblent ».
Calamine a quant à elle tenu à dire « qu’avec le débat actuel sur la montée du masculinisme, surtout chez les jeunes, il est d’autant plus important qu’on leur donne accès à des modèles de diversité de genre. Je pense que la musique, surtout avec les détours que je prends par l’humour et l’autodérision sont une belle manière d’ouvrir la porte à une réflexion sur le féminisme, le queer et la justice sociale. Je me trouve chanceuse de pouvoir aller à la rencontre des jeunes et d’avoir le pouls de leur génération avec leur sensibilité propre ».
Un avenir prometteur malgré les défis de financement
Bien que cette initiative ait déjà connu un grand succès, le financement reste un enjeu majeur pour assurer la pérennité du projet. Clément Turgeon confie qu’un soutien gouvernemental est nécessaire pour maintenir la tournée dans les prochaines années.
« Depuis quelques années, nous avons la chance de bénéficier d’une subvention gouvernementale, mais nous continuons à chercher des fonds pour nous assurer que le projet pourra continuer à se développer dans le temps. L’objectif est de pérenniser cette initiative, car elle répond à un besoin réel de sensibilisation à la culture musicale locale ».
Les retours des jeunes et des enseignants sont particulièrement positifs. Les jeunes qui découvrent des artistes locaux pendant les spectacles sont plus enclins à écouter de la musique francophone, et des initiatives comme les radios étudiantes mettent désormais plus de musique québécoise à l’antenne.
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